14 juill. 2011

L'Oracle de Delphes

Sous les volutes grisâtres émanant de la bouche d'une Pythie
Cette perdue qui pourtant sait (et que l'on doit croire sans douter)
Je me grisai à en perdre raison.

Ses paroles, auxquelles je me vouai alors
- Corps et âme... mais surtout l'âme -
Aujourd'hui me semblent absurdes
Voilà toute une problématique.

Je cherche sous les cieux vides une trace de raison
Tel Orestre abusé à l'heure des chimères
Et je tremble de peur comme de colère.

Témoin du divin, pourquoi?
Pourquoi me faire découvrir pareille vérité
... que les dieux n'existent pas et que l'on m'a berné?

Je fus effrayée, apeurée et vous le saviez
Vous connaissez trop bien l'effet meurtrier qu'eut ma croyance
Et alors pourquoi cette peur ne peut-elle que s'amplifier à présent?

J'ai cette peur encore qui me fige
Ce sentiment qui me bloque
L'oracle semble m'avoir tué
Mais il ne m'aura que figé pour un moment
Car j'oublierai les dieux.

Dans la honte absolue,
Dans les pleurs diminuant au fil des jours
J'oublierai l'Oracle de Delphes.
Je l'oublierai, dis-je!

Et plus je parle de cette trahison,
Plus je m'en souviens.
Et comme je les aime encore, ces absurdités!
Ô dieux, sauvez-moi, car j'ose encore avoir la foi,
Édoné éternelle!

J'entends encore la voix de la Pythie
Elle me susurre des mensonges envoûtants
Et je l'adule.

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