24 nov. 2010

Ciel douloureux

À tous ces cœurs peinés, je dédie une pensée.
À ces amours détruits, honte de novembre,
Au glacial vent qui souffle sur nos âmes
Aux abandonnés qui souffrent de la peur de l'exil

À tous ceux qui s'époumonent pour ne rien recevoir
D'autre que le doute qui les ronge
Que le bonheur évanoui
Aux portes d'une saison de deuil

Aux perdus errant sous le givre des fenêtres
Cherchant un abri, un toit sous lequel se loger
Un cœur disparu sous les brumes assoiffées
Un amour détruit qui ne cesse de les hanter

À vous, en cette saison des morts
Où le ciel s'assombrit, où les jours raccourcissent
Où nul ne sait trop que faire
Alors que tout est à recommencer

Je dédie une pensée.

19 nov. 2010

Ressentir la nostalgie d'un présent inachevé.

Constater la mort à même un regard est rude.
Tout ce qui était est disparu en fumée.
Ces lieux se dégradent, le temps les a décimés.

Voyez ces paysages, ces murs, ces êtres
Ils vivent sans pouvoir savoir
Que quelqu'un, quelque part, pense à eux.

Je suis un océan de mensonges et de vérités
Je suis un lac de tourments et d'amours
Je suis une vie, mémoires inachevées.

Pardi, vivons le présent!
Goûtez ses délicieuses saveurs 
Qui m'emportent et me font oublier.

Rien de ce qui était n'est désormais
Et je vis bien ainsi, je ne veux plus rien revoir
Mais la nostalgie m'emporte parfois encore.

Et j'ai peur qu'un jour ce présent devienne passé
Que ce ne soit qu'un tiroir à souvenirs sur lequel pleurer
Ne me laisse jamais, ne me laisse pas tomber.

8 nov. 2010

Roses éternelles

Et comme j'admire cette rose magnifique
Vermeille tel les lèvres d'une femme ludique
Tanguant au rythme de la brise somptueuse
Guidée au-delà du temps, m'accompagnant, éternelle dormeuse.

Nous rêvons ensemble, têtes vers le ciel
Scrutons le firmament, perdues en l'éternel sommeil
Humant une fragrance de rédemption
Un éveil irréel qui demeurera sans nom

Voyez comme je ne puis m'habituer
À cet être qui, lors de ces songes, semble exister
Qui d'un regard peut me tuer
Qui lentement, en rose épanouie, commence à me transformer.

Me voilà! Ô Ciel! Ô Voie lactée!
Ô cher être, Ô vie, Ô Amour!
Comme je puis respirer,
Car enfin, voilà le jour!

Je ne puis pourtant me réveiller
Au gré du vent, nous voilà transportés.

Je chérirai tes pétales à jamais
J'y déposerai la rosée et le vent frais

Jour après jour, sans jamais m'arrêter.

2 nov. 2010

Inspiration

Le peintre peint ses émotions sur la toile
Alors que le poète dépeint ce qu'il ressent sur papier.

Le peintre expose l'horreur à toute heure, à tout moment
Alors que le poète se tait à l'arrivée du bonheur.

Mes malheurs, enfin vous voilà!
Je peins le sang qui coule de mes veines,
Je transcris la frayeur qui m'accable
Je ne puis cesser de créer l'épouvante.

Je m'époumone à demeurer objective
Mais mon coeur amoureux et mélancolique
Pompe le sang sur ma toile
Et le vomit par ma bouche sur papier

Abjecte, je suis un monstre d'inspiration.

Empoisonnés

Et si ne meurent ces sentiments régissant mon être
Que deviendrai-je? Vivrai-je encore?
La foule vacillante me murmure des insanités
Oh, comme je me délecte de ce poison meurtrier!

Je bois vos paroles, hérétiques, je vous aime.
Je vous comprends, démons, et je ne vous subis pas,
Je vous nourris chaque jour d'émotions pures
Ces malsaines qui m'habitent.

Pourtant, tout semble parfait.
Vous hurlez, je crie, nul ne se comprend.
Personne ne puit ouir mon désir ardent,
Personne ne voit ces larmes sur mes joues.

Je ne sais que faire, foule de malheur!
Pourquoi m'affliger de pareilles souffrances?
Pourquoi me piller ainsi le coeur?
Pourquoi ne puit-on s'aimer sans pareille torture?

Pourquoi juger ce que l'on ne connaît point?
Laissez-moi en paix aimer l'inique.