27 avr. 2012

Je ne souhaite qu'un adieu.

Lentement se ravalent les dures paroles
Lentement te reviennent l'estime et le désir
Mais il est trop tard!

Les tourments de ton âme m'ont rongée
Et toi-même, vois comme tu m'en as délivrée
Je ne souhaite qu'un adieu plus aisé cette fois
Je ne souhaite qu'un adieu.

Je suis si sereine à présent que tu n'es plus,
À présent que tu as disparu.

De plus, je suis de plus en plus sereine et distante
Chaque fois que tu réapparais
Mes propos n'ont certes pas bien changé,
Mais mes pensées sont bien différentes.

J'ai ouvert mes yeux sur le monde, sur la vie
Et vois ce que j'ai trouvé!
Plénitude, passions lestes et amour
Je me reconnais enfin, je ne suis plus perdue
Ma vie a pris un tournant palpitant.

Je ne souhaite en fait que te dire adieu
Je ne souhaite en fait plus suivre tes tourments
Ne plus voir ta vie à la dérive sous mes yeux impuissants
Ne plus te voir, toi et tes ennuis perpétuels.

Je ne souhaiterai plus qu'un adieu,
Un adieu que je ne t'adresserai jamais
Mais qui sera un baume pour mon cœur
Jadis tourmenté par tes angoisses.

Adieu, cher frère, je t'ai tout offert pour ensuite tout perdre
Ce qui m'a ouvert les yeux vers l'ultime illumination
Qui depuis longtemps m'attendait.

Je t'en remercie, même si tu n'y es pour rien,
Et je retourne à la vie que j'ai toujours désirée,
À jamais, sans toi.

Adieu.

11 avr. 2012

Journal d'une étudiante privée de cours, mais surtout privée d'écoute

Ces jours-ci, on me brise le cœur. Tant de haine, tant de mauvaise volonté, et tant d'ignorance!


J'ai lu, et lu beaucoup, sur les Grandes Révolutions de ce monde. Française, Américaine, mai 68, et compagnie. Et aujourd'hui, voilà une nouvelle date historique, faisant partie d'un mouvement historique : le 22 mars 2012 à Montréal. Pour ou contre, c'est arrivé, c'est un fait, et le mouvement est plus que présent.

Nous voilà le 11 avril. Déjà. Le temps file! Je suis en grève générale illimitée (GGI) depuis un mois, au moins. Et oui, je trouve le temps long. J'ai hâte de ressortir crayons et pinceaux, oui. Mais ce temps ne fut pas perdu, je peux vous en assurer. Je suis allée à quelques manifestations, incluant le fulgurant rassemblement du 22 mars. J'ai pris des moments touchants, des pancartes originales et imaginatives en photo. J'ai vu des costumes, et toutes sortes de concepts plus farfelus les uns que les autres pour se faire voir par les médias, par la population et par le gouvernement. Mais surtout, j'ai vu la solidarité, j'ai vu l'espoir et j'ai vu toute une communauté, la communauté étudiante, venir de tous les coins du Québec, afin de scander haut et fort leurs slogans, les yeux pleins d'une joie intense de savoir qu'ils ne sont pas seuls à espérer mais aussi de colère face à l'obstination du gouvernement.

On me radote toujours les mêmes rengaines. La juste part tout d'abord. Alors que nous-mêmes, étudiants, sommes les futurs contribuables qui paieront impôts et taxes scolaires sous peu, ainsi que les études de nos enfants. De la ''majorité silencieuse'' à laquelle on force à revêtir une position d'anti-grève alors que la plupart des gens restant sous silence n'ont pas d'avis personnel sur la question. On joue avec les mots pour nous rabaisser, pour montrer tous ceux qui ne sont pas de notre avis, cas isolés, pour faire croire que notre mouvement est moins fort. J'ai honte. J'ai honte en ce jour de mon gouvernement. Je n'étais pas fière à la base de ce patronat déguisé en démocratie, bien sûr, mais aujourd'hui je peux pointer chacun des faits, chacune des méprises, et ces beaux déguisements que sont les sophismes qu'on me vomit aux oreilles. J'ai vraiment honte.

Je suis allée à deux manifestations contre ce dégel auparavant, en 2007 et 2008 si ma mémoire est bonne. Et je comprenais plus ou moins les enjeux à l'époque, j'étais surtout curieuse. Mais déjà, et depuis mes 13 ans, je m’intéressais à la politique. Et depuis, et entre autres grâce à mes cours de philosophie d'histoire, il me faut le noter, je me suis renseignée. Je me renseigne encore, et je me renseignerai toujours. Et je veux que mes enfants, plus tard, aient accès à cette information eux aussi. Je pourrai leur montrer beaucoup, mais à un certain âge, à la fin de l'adolescence, ce sont cégeps et universités qui cultivent les jeunes, ce ne sont plus les parents. Et je ne veux pas perdre cela. Qui dit que j'aurai les moyens de payer leurs études? Quels seront les coûts faramineux alors? Combinés aux hausses de taxes, impôts, et autres nécessités, en aurai-je les moyens? Je ne le sais pas. Et dans un futur plus proche, mes propres parents n'ont pas les moyens de me payer des études universitaires. Alors je milite!

Je veux que mes enfants, et que les enfants de tous les parents de la classe moyenne et pauvre bénéficient d'une accessibilité au savoir. Que ce monde soit plus équitable. Pour les jeunes d'aujourd'hui, et de demain. Pour tous. Et je ne veux pas de concession à ce sujet. Le mouvement étudiant actuel dont je fais partie refuse cette concession aussi. L'on propose plus d’accessibilité aux prêts, ou plutôt, devrait-on dire, plus d'accessibilité à l'endemment, alors que notre province est la moins endettée au Canada par rapport aux études post-secondaires, ce qui est loin de signifier qu'elle ne l'est pas! On nous propose de fausses solutions afin d'éviter de faire face à la vraie requête : le gel des frais de scolarité.

Ne nous essoufflons pas devant un gouvernement entêté et borné! Ne nous essoufflons pas devant un gouvernement sourd! Gesticulons et crions plus fort, ces mois ne seront pas perdus en vain!

J'ai beau avoir honte de toutes sortes de comportements et de monologues bornés, d'une autre part je suis fière. Fière de faire partie d'une jeunesse impliquée et informée, fière d'une jeunesse éduquée. Et j'espère que tout cela, ainsi que l'équité sociale, reprendront force et ne mourront pas. NON À L'ÉLITISME, NON AU PATRONAT, OUI AU DROIT DE PAROLE, OUI À LA LIBERTÉ DE PENSÉE, OUI À L'ACCESSIBILITÉ À UNE ÉDUCATION DE QUALITÉ, ET CE POUR TOUS!

Faut-il attendre le pire avant de bouger? Non. Même s'il approche à grands pas.


Nous sommes encore là, Charest. Et ce, plus que jamais.