29 nov. 2011

Ligne blanche

La voilà, une longue ligne blanche qui tangue
Si je désire la suivre, elle se fait droite
Mais lorsque je m'éloigne d'elle, elle se meut.

Que dire de plus de cette ligne qui tangue?
Blanche sur noir, scrutant l'abîme
Là où les châtiments sont cruels

Un instant tendue, rectiligne, puis elle se courbe
Aidez-la avant qu'elle ne se brise!
Secourez-la avant qu'elle ne s'effondre!

Je la suivrai aveuglement
Mais si elle meurt, je meurs aussi

Contemplons la mouvance d'une ligne blanche qui tangue
Et espérons.

5 nov. 2011

Troisième cicatrice

Chaque jour alors, ma vie tu m'as volé
Jusqu'à ce que guérisse la plaie béante, abandon forcé
Et je hais cette cicatrice que tu m'as laissé.

L'on m'a infligé la douleur,
Toute innocente que j'étais
Pour qu'enfin je goûte à la peur.

Je vois au loin tes désespoirs de malaimé,
Je palpe sous la cinglante honte ton horreur
Et maintenant, vois-tu, je sais.

J'ai pris conscience du tourment
Peur fauve qui t'habite
Et j'ai goûté en tes yeux la solitude.

Pourquoi m'avoir donc laissé tanguer vers tes abysses
Je ne fus jamais si naïve!

Et je te hais tant, mais enfin je comprends cette incertitude qui est tienne
Et enfin je vois en toi le pire, et j'ai presque pitié

Tu n'as rien compris de ce que je vivais
Deux plaies béantes qui devaient être soignées
Tu as préféré me regarder souffrir en riant
Me chasser d'un revers de la main

Je ne devrais rien t'écrire, car tout ce que tu mérites
En fin de compte, à bien y penser,
C'est l'oubli ravageur,
Éphémère insensé.

Syndrome (ou l'absence)

Ceci est un syndrome
Qui nous bouleverse,
Symbole péremptoire
À la renaissance.

Et lorsqu'il s'efface
Se tracent les émotions
De nos âmes troublées
Calquées sur l'existence.

Oubliée, une page vide
La traîtresse absolue,
Qui nous tourmente de honte
Reconnaissez-vous l’absence?

Alors que continue la vie,
Ceci est une fausse cécité
Un syndrome intrinsèque
D'absence de présence