17 janv. 2017

Contemporaine

Autrefois je ne me croyais qu'artiste
Je croyais que la seule rébellion me permettrait de m'émanciper
Je croyais rompre avec le passé / adolescente /
Et créer du nouveau

Je suis toujours / artiste /
Je suis toujours profondément rebelle
Mais je comprends désormais qu'il y a un cadre
Parfois à raison, autrement à tort
Je comprends qu'il y a un cadre

Laisser-moi m'encadrer
Non pas comme une œuvre fixe et stagnante
Laissez-moi m'encadrer, style  \ postmoderne \
Art contemporainisez-moi
Car je suis multiple
Je cadre et ne cadre pas
Je suis unique mais fais partie d'un tout

/ Contemporaine /
Il n'y a pas de glissement
Pas d'abysse
Que l'infini
Que se qui se partage
S'entremèle

...La splendeur.

Il n'y a pas de scission
Qu'une continuité
La vie est un cycle
L'histoire se répète
Et ce que nous sommes n'est pas nouveau

Il n'y a qu'à se demander
Pourquoi on s'entrechoque
Est-ce que ce que nous croyons voir
Est bel et bien vrai?
Est-ce que d'autres réalités
Ne le sont pas tout autant?

Il n'y a pas d'abysse
Outre la perdition
Il n'y a de beau que se qui se partage
Ce qui s'entremêle
Parfois s'entrechoque
Pour le mieux

... La splendeur.

6 déc. 2016

Apologie

Qu'es-tu devenue...

Apologie de l'agression verbale
Apologie de la haine
Apologie du viol
Apologie du harcèlement

Te voilà riant de nous toutes
Qui pourtant dénonçons ce que toi-même tu as subi
Te souviens-tu ce vécu?
Que fais-tu à soutenir encore des agresseurs?
Lâche prise!
Ces gens ne te veulent pas du bien

Apologie de l'agression verbale
Apologie de la haine
Apologie du viol
Apologie du harcèlement

Ces gens-là ne t'aideront pas
Et tu n'as pas besoin de leur approbation
Tu n'as pas besoin de l'approbation de ces hommes
Misogynes et harceleurs
Ils ne veulent pas ton bien

Qu'es-tu devenue?
Tu es un monstre!
Ou peut-être une victime,
La ligne est mince et je ne sais trop

Qu'es-tu devenue...

Peut-être l'étais-tu déjà, mais tu te cachais fort bien
Maintenant je vois et j'ai peur pour toi
Même si tu as été en quelque sorte
Mon agresseure.

4 déc. 2016

À quoi bon

Auparavant j'ai mordu à l’hameçon, indignée
Maintenant je regarde de loin, démoralisée
Je me dis que rien ne change,
Vous ne changez pas, hélas.

À quoi bon, j'ai autre chose à faire!
À quoi bon?

Vous êtes là à répandre la haine partout
J'aimerais vous faire arrêter
Vous faire comprendre que vous n'êtes mieux que personne
Surtout pas avec tout ce mépris que vous partagez
Vous raisonner un peu

À quoi bon, j'ai autre chose à faire!
À quoi bon.

J'étais émotivement liée, autrefois
Il y a de cela quelque mois, bientôt des années
Le temps passera, je grandirai, j'avancerai encore
Sous cet air léger que j'inspire avec joie, loin de vous
Les liens sont enfin rompus

À quoi bon vous répondre
À quoi bon.

Des murmures de haine, car vous n'êtes pas d'accord avec moi
Ardents défenseurs de la ''liberté d'expression''
Qui essayez en fait de taire ceux et celles
Qui n'adhèrent pas à votre (absence de) logique

Vous êtes atteints d'une maladie:
La haine de l'autre, que vous dissimulez
Vous êtes là à répandre encore la haine
Continuellement, sans relâche

J'aimerais que vous cessiez mais je n'y peux rien
À quoi bon s'acharner

29 nov. 2016

Nous sommes à l'époque du décloisonnement des moeurs
Ou les écritures frivoles parfois perdent de la saveur

À l'époque de la rapidité
Ou il faut attraper autrui par des sujets révoltants
Calquant les phobies de l'heure
Pour susciter l'engouement

Je n'ai peur de rien, hormis la haine.
Les phobies sociales, conspirations délinquantes
M'exaspèrent

J'aime autrui et je n'aime pas que l'on se joue des esprits.

26 nov. 2016

Anticiper
Le plaisir à venir
Peut être une traitrise à soi-même
Lorsqu'il est temps de redoubler d'efforts.

J'anticipe mais je continue
Un jour à la fois
Finir ce que j'entame en beauté
Pour ensuite vivre le plaisir de la liberté
Puis revenir et encore m’acharner

La liberté n'est pas nécessairement dans le laisser-aller
Car je me sens plus libre lorsque je suis en contrôle
Même si je ne peux m'empêcher d'anticiper
Rêvasser un peu
Pour revenir à l'assaut

Rédigeons, rédigeons
Car c'est ce que j'aime le plus faire
Même si j'anticipe une escapade en nature
Avant de revenir, lire et rédiger encore

Tout ceci me garde en vie
L'action me garde éveillée
Et libre.

9 nov. 2016

Dystopie I

Quel étrange sentiment...

Alors que je sens que j’œuvre à tous les jours
Pour un avenir meilleur, plus que jamais
Pas comme une adolescente idéaliste, ni comme une constante insurgée
- Même s'il faille s'insurger le moment venu -
Comme une adulte qui convient qu'il faille intégrer la société
Pour la changer comme je le souhaite

Alors que j'ai le nez plongé dans les rouages du système
Alors que j'étudie les algorithmes économiques
Alors que j'étudie les phénomènes sociaux
Alors que je saisis de mieux en mieux les impacts
La multitude de facteurs qui influencent les directions
Et que j'entrevois la complexité du monde

Les Amériques tremblent,
Secouées par la réalité abrupte
D'une dystopie qui commence.

Alors même qu'il semble que j'entame ma lancée
Vers une compréhension de plus en plus poussée du politique

Les Amériques tremblent.

...Quel étrange sentiment.

8 nov. 2016

Force

Quelle réalisation
Lorsque je constate
Que peu importe ce que l'on me fasse
Ce que l'on peut me dire
À présent j'ai pu tout entendre
Et bien que je puisse encore fléchir  pour un instant
Mes fondations sont robustes
Je suis devenue trop forte
Pour jamais courber l'échine
Tout ceci est rassurant
Et annonciateur

Performance

Stress serein
Ce n'est pas de l'angoisse
C'est une joie d'être en vie

Anxiété motivante
Je respire les lettres qui s'alignent
Un peu d’inquiétude mais aucun doute

Je me sens vivre une vie que j'ai choisie
Je me sens être à chaque heure
Dans le calme névrotique de la performance

7 nov. 2016

Vous êtes d'une beauté innommable
Vous qui tentez de semer le bien autour de vous
Parfois vous êtes dans l'erreur
Mais vous essayez tant et tellement de changer le monde
Que je ne puis rien vous reprocher

Parfois je constate qu'il y a une rhétorique qui revient
Celle d'autrui, cet éternel malfaisant
Et laissez-moi vous mettre en garde contre celle-ci!
Car cette rhétorique est aussi celle de votre ennemi
Puis contribue à cloisonner les esprits
Et nous fait ruminer sur les mêmes vielles haines
Plutôt que d'avancer et découvrir

Autrui est parfois borné, lâche, las, insidieux, égoïste, oui
Autrui a des défauts, comme vous et moi-même d'ailleurs
Et choisit selon ses propres paramètres ce qui est mieux
Chaque personne choisit l'action ou l'inaction, selon
Souvent pour elle-même, parfois pour les autres

Regardez, trouvez les failles, mais pas juste celles des autres
Si chaque personne fait preuve de constante introspection
Et d'un éveil aux réalités d'autrui
Peut-être pourrions-nous réellement changer le monde

6 nov. 2016

Toucher II

Je n'aime pas ma culture et sa peur de la proximité
Je n'aime pas cette distance normalisée que l'on s'impose
Je veux vivre par le toucher, pas seulement via le regard et la parole
Je veux vivre, tactile, comme si c'était le seul sens auquel j'avais accès

Mais j'ai trop peur que des mains non-invitées s'imposent
J'ai peur qu'un corps de trop s'invite alors que je ne le veux pas
Que cette proximité soit vue comme un ''oui'' à tous les niveaux
Que je perde le contrôle et doive faire ce que l'on attend de moi
Comme un objet docile de film pornographique
Cela m'est arrivé trop souvent dans ma jeunesse
Répéter des gestes, sans amour, pour faire comme dans les films
Pour apprendre ce que c'est d'être une adulte comme ces femmes que l'on abuse
On nous a appris comment accepter d'être abusées

Et le revoilà, sa présence comme une scène d'épouvante
Dans mon esprit soudainement désordonné
Son visage me hante, son corps nu encore plus
Je me blottis pour oublier son corps nu dégueulasse
Osseux, abusif et incongru
Ses yeux globuleux qui m'épient comme une proie, empreints de folie
Les pupilles dilatées de plaisir alors que je me recroqueville
Je me blottis et tente d'oublier la texture de ses draps
Et sa nudité imposée à mes côtés, puis son bras autour de moi

Depuis j'ai appris à imposer la distance pour me prémunir
J'ai appris aussi à me défendre intellectuellement
Et bien sûr économiquement
Pour que la prochaine fois j'aie le luxe de m'enfuir à temps
Maintenant je protège mes sœurs de ces hommes qui ne comprennent pas
Que leurs corps incongrus ne peuvent pas s'imposer si je suis là

Je n'aime pas la peur de la proximité mais je la cultive
Comme une arme contre le mal que l'on puisse faire à nos corps
Comme un poignard qui s'invitera au creux de vos côtes
Si jamais vous avez l'audace d'approcher sans que l'on ne le veuille aussi

Je ne peux toucher personne qui ne respecte la nécessité de la réciprocité

Toucher I

Touche-moi
Rien que du bout des doigts
Juste pour que je sache que tu es là
Et à mon tour
Laisse-moi te toucher
Pas besoin d'étreintes, juste un instant
Pour que je puisse m'assurer que tu existes.

Identités

Identités à défendre
Les identités sont incontestables
Une réalité de marginalisation, non choisie
N'est pas négociable ou discutable
Elle est.
Et la marginalisation doit cesser.

Je défendrai les identités, la diversité
Faudrait-il défendre tout le monde, toutes les particularités?
Dites-vous...
Oui, il le faut, en effet.
Cela n'est pas contraire au bien commun, plutôt nécessaire à celui-ci
Il faut cesser de nier les identités plurielles
Et les défendre, plutôt
S'allier.

Pourquoi résistez-vous? Avez-vous donc peur du changement?
Pourquoi vous sentez-vous menacé-es?
Pourquoi avoir peur de remettre en cause des normes
Qui sont contraires à beaucoup trop de réalités?
Avez-vous peur pour votre... identité?

5 nov. 2016

Sérénité

On est venu me voir, on m'a interpellé
Pour comprendre ce qui ce passait avec toi
J'ai un peu expliqué en disant que je ne voulais pas que l'on te parle de moi
Ni vice versa
Que je désirais rester loin de tout ça, surtout de toi.

Et plus je m'éloigne plus je me rends compte
Qu'ici, tout est si beau et la vie avance merveilleusement bien
Tout n'est pas nécessairement toujours facile, mais la vie coule mieux
La vie coule comme un flot incessant d'inspiration à l'état liquide

Pourquoi se nourrir de haine alors qu'on peut aimer?
Pourquoi perdre son temps à jacasser contre les autres alors qu'on peut inspirer
Pourquoi dire des ignominies et bâtir des amitiés sur la haine commune
Alors qu'il y a tant de gens bienfaisants
De l'inspiration à trouver un peu partout
Et qu'on peut, ensemble, créer

Hier encore, parmi les miennes et les miens, la soirée battait son plein
Les sourires et les accolades, les discussions enrichissantes foisonnaient
Et j'ai compris que j'ai confiance encore, parmi ces gens
Que je suis heureuse ici, alors que tu t'éloignes dangereusement vers un là-bas très lointain

Au revoir, tu ne manques pas à ma vie
Je chéris ces moments agréables que l'on a pu vivre
Même si je constate que ta haine des autres était toujours là,
Comme une tache qui ne s'efface pas
Une tache d'encre qui a gâché nos lettres de correspondance

Je n'ai d'ailleurs qu'une haine, personnellement, celle de la misanthropie
Mais les années ont forgé l'acceptation que les autres ne soient pas de mon avis
Les années ont forgé l'amour que j'ai, celui-là même qui est caché en toi
Même s'il ressurgit d'une drôle de manière, et rarement

Plus je m'éloigne de la haine, et plus je vais bien
Plus je crée, et plus je m'assagis
Plus je travaille et plus je me sens complète
Plus la vie se place comme elle semblait devoir se placer
Les astres s'alignent, le chemin est clair et la voie est libre.

Je n'éprouve pas de remords, ce qui est fait est fait
Et tu n'es pas démone, tu es un être humain
Qui prend à mon avis les mauvaises décisions
Je te pardonne d'être toi.

Tout va si bien ici
Tout est si serein, je me souviens et j'accepte
Je travaille, j'aime, je rencontre, je m'investis et je crée
C'est le meilleur moyen d'être en vie
Je crois que j'ai trouvé la formule au bonheur, parfaite dans toute son imperfection
Et rien de ceci n'est de l'idéalisme, au contraire, c'est de la maturité
Car parfois, vaut mieux s'éloigner de certaines personnes pour mieux se retrouver soi-même

2 nov. 2016

Creuser

Je ne peux pas déplacer les montagnes
Mais je continuerai à creuser ce trou, dans lequel je puis loger
Et au fil du temps, je creuserai un tunnel
Qui un jour me permettra de rejoindre l'autre côté

Et arrivée de l'autre côté, j'arrêterai, contemplative
Puis recommencerai à creuser ailleurs
Car ce qui est le plus plaisant au final,
C'est de creuser pour quelque chose,
Pas seulement le but final atteint.

Je croiserai sûrement même
Des grottes et des chutes souterraines en chemin
Quel bonheur!
Creusons.