24 févr. 2011

Au trépas, jeunes amours.

Nous trépasserons enlacés
Lorsque les archanges déchus
Tomberont du ciel,
Leurs douces plumes virevoltant sous les brumes.

La beauté de ce monde 
Réside dans l'infiniment petit
Que l'on oublie, hélas,
Ailes d'ivoire, pures d'Amour langoureux.

Tes baisers sont empreints 
D'une passion réanimée
Qui jusqu'alors s'était éteinte
Mais qui aujourd'hui surgit des abysses.

Ô Lucifer! Ne peut être mal que cela!
Le péché me délaisse
Ces monstres sans tête que j'eus vu
M'abandonnent, abattus.

Soite!
Que les anges se méfient! 
Bêtes voraces!
Que le sommeil nous retrouve
Pour l'éternel repos.

Pour l'Art.

Ton désir d'argent
Teinte tes œuvres
De médiocrité.

Où est le beau,
L'esthétique,
L'art pour l'Art?
Tu n'en connais rien.

Que dire du message,
De la réflexion,
De la démarche conceptuelle?
Ces mots te sont étrangers.

Le capital t'avale
L'appât du gain te nourrit
Plutôt que l'inspiration brute,
Mère de la création talentueuse.

Tu désires tant le succès
Que tu en oublies l'essentiel!
Ton art, ce déjà-vu
N'apportera rien de plus au monde.

Exploite donc ce talent que tu as
À sa juste valeur
Afin de créer le renouveau
Dont tu seras fier
Et que tu auras du mal à vendre
Car ton œuvre deviendra parcelle de ton âme.

L'innovation, la patience, 
Le génie, la profonde passion
Créent la valeur.

Oublie donc ce profit
Et consacre-toi à l'Art, le vrai.