30 juin 2011

Déraison

Arrache-moi mes valeurs
Mes désirs, mes espoirs
Vole-moi tout ce que j'ai
Détruis ce que je suis

Tout cela pour créer un être
Un être qui ne peut être moi
Ce que je ne serai jamais
Jamais je ne t'obéirai

Qui êtes-vous tous alors
Pour me dicter ma conduite
Pour me dire ce qui est mieux
JE suis celle qui en décide
Les choix de ma vie sont entre mes mains

Et ce que l'on me dit
N'inclue aucune alternative
N'inclue qu'un avis unique,
DÉRAISON!

Quelle est la meilleure façon de vivre?
Cela reste encore à déterminer
Ma seule certitude
Est que ce ne peut être ainsi.

Alors rageons, pleurons, abandonnons-nous
Aux illusions, aux passions, à l'éphèmère
Aux extrêmes , aux joies comme aux peines
Car pulsion de mort, pulsion de vie
Sont mes seules raisons d'exister.

26 juin 2011

Attente

Je pleure l'absence.
L'indifférence
Étoiles éparses
Désirs inachevés
Désirs taris
Sombres lueurs
M'envahissant.

Je pleure l'indifférence
L'absence
Le firmament
Disparu.
Ce ciel de tourments
Où  meurent les anges

Je pleure le désir
Plaisirs iniques
Bonheur voilé
L'attente que l'on ne peut
Oublier.

Je pleure la vie
Qui n'achève pas de finir

Alors que j'attends
Qu'elle recommence.

12 juin 2011

À un défunt père

Peindre ensemble des toiles de discorde
Écrire ensemble des poèmes malencontreux
Et dans une symphonie de velours
Boire notre peine jusqu'aux petites heures.

Et alors, je suis votre fille
Mais je ne vous eus point connu, mon père!
Je ne puis mesurer votre talent
Que par ces pages jaunies qui s'effritent entre mes doigts

De plus, je ne puis savoir que le pire de vous
Votre mort, votre maladie, atouts oubliés
Intelligence artistique noyée
Et ces fabulations sournoises qu'une sotte m'eut dit.
Cœur brisé, femme peinée, par votre faute unique peut-être.

Je ne sais rien du tout
Et je ne saurai point, jamais, hélas.
Laissez-moi alors lire ces poèmes
Que votre plume eut laissé échapper
Et pleurer sur notre trop grande ressemblance,
Similitude d'esprit.

Et pleurer, pleurer encore
L'absence de l'Art dont vous fûtes l'auteur
 Mon père, je vous aime
Mon père, je ne sais d’où je viens
Mon père, aidez-moi,
Je m’essouffle!

8 juin 2011

Expiation

Triste dépendance, ne puis-je te remplacer que par le songe?
Cette mélancolie qui m'accablait, a-t-elle donc disparu?
Je vois le jour, le soleil, la vie ouverte à mes pieds
Y plongerai-je donc?

Et mon coeur, en ce jour, est-il noble?
Suis-je vraie? J'en doute encore.
Et ma dépendance malsaine a-t-elle réellement pu
Se transformer en amour?

Mais quel est donc cet effroi,
Qui me fige aussi bien le corps que l'esprit?
Cette triste peur primitive
Obscure mère de tout tourment.

Je n'en veux guère, de ces chagrins
Complexes  inacceptations obscures
Car comme je suis heureuse, enfin!
Je baigne dans la complétude!

Le temps seul pourra m'aider
À expier les péchés de mon âme

Éternel ennemi, éternel allié.

3 juin 2011

Négativisme momentané. Et Amour, encore et toujours.

Je n'écris rien pour l'accessibilité ni pour le savoir universel. Je ne fais que transmettre cet égoïsme dont je fais preuve, pauvre humain désabusé que je suis. Ceci n'est pour personne sinon moi. En espérant que peut-être je puis vous transmettre ces questions qui me brûlent et donc vous mener avec moi vers ces peurs qui me pèsent sur l'âme jour et nuit.

Mais que suis-je donc devant les méandres de l'Éternel, de l'Infini, du Parfait?
Quel éternel, quel infini? Qui veut vivre éternellement? Mieux vaut mourir!
Perfectibilité? Jetez-la donc aux lions! Qu'est le parfait? L'imparfait? Car le parfait ne peut être parfait, par définition. Sa définition même est erronée! Que dois-je donc faire, qui dois-je donc croire?

Et lorsque j'accorde confiance en moi-même ou autrui, ne suis-je donc que naïve? Quelle erreur que de dire oui à l'imparfait qui nous trahit! Mes désirs me trahissent, mes songes me leurrent et mon âme se perd. Et autrui n'a jamais pu m'aider. Mais pourtant je cherche, et cherche encore le bon Samaritain, un être charitable. Mais pourtant, je ne veux point de Pitié, je veux Amour! Ma sacro-sainte, ma seule déesse! Une Amour perfectible mais imparfaite qui pour toujours vivra avec moi les hauts-le-cœur de la vie. Une seule et unique qui partagera ces regards attentionnés que jamais l'on ne m'a retourné. Une Âme de bonté qui comprendra ces tourments et bonheurs qui me bâtissent chaque jour. Et que je pourrai écouter de mon oreille attentive de pauvre pècheresse.

N'est-ce donc que pur savoir universel que tout ceci? Méandres de l'Esprit, partagés à travers les âges, éternels tourments de l'Homme.
Je me crois parfois centre du monde.