4 juin 2013

Mort

- À un père absent et sa mère décédée.

À cet endroit même,
La mort.

Tous disparaissent un jour ou l'autre.
Voilà quelqu'un de plus nourrissant la terre
Un tombeau érigé encore.

Alors je repense à ceux que j'eus connu
Et qui se sont enfui
Vers un au-delà impalpable

Je me souviens aussi
De la mort
Comme un poignard au ventre.

Suicidés, morts naturelles et quasi-irréelles
Nos vies ne tiennent qu'à un fil.

La cérémonie commence
De couleur d'ébène, nous sommes parés.
La mort sonne le glas de l'éternité
Seras-tu là, mon père, pour la pleurer?


Voilà
Lui.
Était-ce?
Je ne sais.
Je n'ai pas regardé.
J'ai pris peur
Et me suis enfuie,
Comme jadis.

Que vois-je?
Ce qu'il y avait
Ce qu'il était
Que nous n'étions pas

Car la crainte...
Car l'effondrement...
Car la solitude.

Je n'étais pas
Prête à affonter
Et ne le fus
Pas plus jadis
Jour après jour,
Jamais.

Car la peur
D'avoir à dire
D'avoir à être
Je suis mais ne suis point
Ne m'écoute pas
Regarde-moi mais ailleurs.

Et lorsque ailleurs tu regardes
Pour ne pas me regarder
Que regardes-tu?
Pensées en volutes
Fumée saccadée
Pas effrènés
Rapidité égalée
Paroles sans partage
Pensées envolées
J’exhale.

Te souviens-tu?